mardi 17 juin 2014

10 ans après son 1er roman : Central Park de Guillaume Musso.

Si j'ai longtemps été une dévoreuse des romans de Musso, je dois bien avouer que les trois derniers m'avaient un peu déçue. Je m'étais dit que, finalement, il n'y avait que Stephen King qui était en mesure de pondre annuellement de petits chef-d'oeuvre en continuant à surprendre le lecteur par la diversité de ses sujets et par sa plume si singulière.
Mais j'ai repris espoir, enfin presque (je demeure une éternelle optimiste).

Il est vrai que la dimension spirituelle qui m'avait charmé dès les premiers ouvrages est quasiment inexistante à présent. Dommage !
Les ingrédients ont changé, voilà tout.

Dans Central Park, on est gagné par la curiosité dès les premières lignes (notamment grâce au judicieux choix d'un "in medias res" qui, nécessairement, attise nos plus bas instincts de commères et nous pousse à poursuivre la lecture "au moins encore un peu").
Et puis c'est trop tard, on est happé par l'histoire, on veut en savoir plus, on assemble les indices d'Alice, on essaie de lui trouver une solution, on échafaude des plans et on s'identifie à ce personnage si tragique. Disons-le clairement : un personnage trop heureux, c'est chiant. Eh bien pour le coup, Alice semble porter sur son dos tous les malheurs du monde. Et pourtant, elle continue de se battre. Et ça en devient attachant, bouleversant et même encourageant. Alice, en deux mots, c'est un peu une métaphore de la femme d'aujourd'hui : malgré les obstacles (et ils sont nombreux) elle tente de rester solide et s'arme de détermination, de positivité voire même de rage pour combattre ses démons.
Elle affronte la solitude, la culpabilité, la mort, l'échec de la maternité, l'éphémérité de la vie. 

Le hic, à mon sens, c'est la fin du roman. Certes, on est surpris, on s'incline devant l'ingéniosité créative de Musso mais on a quand même la sensation de s'être fait berné ! (ce qui est, bien sûr, fait exprès).
Un cataclysme de dernière minute qui bouleverse toutes les fondations de la réflexion et qui mène à une vision radicalement différente du roman. On y aborde ainsi le triste sujet de la maladie, de la mort à petits feux, de la perte de repère et de contrôle. (De quoi avoir encore plus de compassion pour cette pauvre Alice !).
Toutefois, l'histoire se clôture sur des notes positives : il s'agirait peut-être d'une sorte de morale optimiste pour nous pousser à croire que même "au fond du gouffre" il y a toujours de l'espoir.
Dans un certain sens, j'y retrouve la recette du livre de Wagner (N'oublie pas que je t'aime) où au drame succède l'espoir, même fragile.

C'est, à mon avis, une histoire qui vaut la peine d'être lue d'autant plus que l'écriture très fluide de Musso repose l'esprit plus qu'elle ne le triture !


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